Ken Lohento, le stratégiste qui évangélise la jeunesse africaine aux avantages de l’agriculture par les TIC

Credit photo : CTA

Extraits – Interview réalisée avec le magazine InAfrik (voir lien ci-dessous pour l’intégralité du texte)

Pour Ken Lohento, de la documentation à l’agriculture, il n’y a qu’un pont : les technologies de l’information et de la communication. A 44 ans, il coordonne depuis 9 ans, au Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale (CTA), des actions et projets liés à l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le domaine agricole et rurale. Globe-trotter et passionné du sujet, il retrace dans cet entretien, son riche parcours de change maker.

Magazine InAfrik : Parlez-nous de votre parcours professionnel et de vos expériences notoires ?

Ken Lohento : Mon parcours professionnel a commencé dès la fin de mes études à l’Ecole Nationale d’Administration du Bénin (actuel ENAM), avec ma mission de consultant pour le réseau international ANAIS qui s’occupait de TIC pour le développement. Après sa création, mon association Oridev, antenne nationale de ce réseau, a été impliquée dans différentes activités internationales. J’ai notamment coordonné la participation béninoise à la rencontre internationale Bamako 2000, l’un des premiers grands sommets sur l’utilisation de l’internet pour le développement en Afrique. Cette rencontre avait été organisée en collaboration avec l’ex Président Alpha Oumar Konaré du Mali, l’un des co-fondateurs du réseau ANAIS (le second étant une autorité suisse).

Par la suite, après l’obtention de mon diplôme de DEA en France, j’ai été recruté au siège de l’UNESCO comme Consultant, où j’ai appuyé la mise en place de télécentres communautaires dans divers pays africains. Mais mon épouse et moi n’avions plus envie de rester en Europe en ce moment-là. J’ai examiné plusieurs opportunités de travailler en Afrique, y compris au Bénin, et j’ai finalement accepté une offre spontanée de l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO) au Sénégal. Il me proposait de diriger un projet de Centre International sur les Politiques des TIC pour l’Afrique de l’Ouest, un centre virtuel, financé par la coopération britannique dans le cadre d’un programme plus grand appelé CATIA.

Donc vous démarrez une nouvelle aventure professionnelle au Sénégal…

Oui, j’ai donc débarqué au Sénégal, une semaine après avoir bouclé un premier contrat de consultant à l’UNESCO. Je suis resté au Sénégal pendant près de 6 ans. La coopération britannique n’a plus octroyé de financement au programme CATIA après deux ans, je suis devenu coordonnateur de programme TIC pour l’IPAO. Dans cette période, au-delà des activités propres à l’IPAO, j’ai contribué à la coordination intellectuelle et logistique de la participation de la société civile africaine à la seconde phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information (SMSI) et au Forum sur la Gouvernance de l’Internet (FGI) qui a suivi le SMSI. J’ai été nommé par les Nations-Unies dans le Comité Conseil du FGI, de 2006 à 2009, participant à l’organisation de trois sommets internationaux du FGI.

En 2009, j’ai démissionné de moi-même pour laisser place à un autre représentant africain. La même année, j’ai eu l’opportunité d’être engagé au CTA aux Pays-Bas et ai quitté l’IPAO et suis revenu en Europe. Depuis, je coordonne différents projets couvrant les pays ACP, avec au cœur de mes activités actuelles, le soutien aux jeunes start-ups numériques et aux entrepreneurs agricoles.

Quid de Oridev depuis ?

Oridev n’est plus active aujourd’hui. Mais, dès que nous serons plus disponibles, Oridev renaîtra sans doute. D’ailleurs, j’ai toujours conservé mon adresse email sur le domaine Oridev.org.

Vous vous occupez aujourd’hui des questions liées à l’agriculture, quel est l’état des lieux de la pratique agricole en Afrique subsaharienne ?

Grande question, on pourrait rédiger un livre sur ce sujet. Mais en gros, l’agriculture africaine souffre encore de beaucoup de problèmes de productivité, de mécanisation, de faibles rendements, de problèmes de rentabilité pour le petit paysan, et souffre énormément des conséquences du changement climatique. Mais elle demeure le secteur employant près de 70% des populations actives africaines, nous fournissant en moyenne 30% de notre PIB.

Comme vient de le démontrer une récente étude de l’OCDE, pendant plusieurs années encore, ce sera le secteur qui apportera une solution à la problématique du chômage et du sous-emploi. La Banque mondiale a, dans une étude, affirmé en 2013 que le marché de l’agro-alimentaire africain pourrait générer 1 000 milliards de dollars d’ici 2030. Il est alors impératif de moderniser le secteur, de le rendre plus compétitif, notamment en développant les entreprises et les innovations agro-alimentaires africaines.

Agriculture, technologies de l’information et jeunesse : n’est-ce pas un mariage forcé ?

Absolument pas ! Au départ, c’était un mariage de raison, mais cela devient un mariage d’amour. Mariage de raison du fait de différentes considérations. Le lien entre jeunesse et agriculture est naturel et fondamental. Premièrement, l’agriculture a besoin des jeunes pour qu’ils lui apporter plus d’innovations et une force vigoureuse de travail ; et dans le même temps, le secteur agro-alimentaire est le domaine qui peut le plus offrir des opportunités d’emplois aux plus de dix millions de diplômés sortant de nos écoles et universités africaines chaque année. Les jeunes de 18 à 35 ans connaissent un fort taux de chômage et de sous-emploi en Afrique. Par exemple au Burkina Faso, selon les statistiques de l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi, les jeunes représentent 85% des demandeurs d’emploi et selon une autre étude, 77% des jeunes occupés dans ce pays sont dans le secteur agricole.

La situation devrait être….

Lire la suite sur le site du magazine InAfrik

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