(Par Jeune Afrique) Un réseau couvrant la moitié du territoire, une interconnexion avec l’Europe et le premier data center du Bénin… Le patron d’Isocel multiplie les projets pour devenir incontournable.
« Jusqu’au milieu des années 2000, il était très difficile de trouver des financements pour créer un fournisseur d’accès à internet [FAI, NDLR]. Personne ne croyait que cela deviendrait incontournable en Afrique », se souvient Robert Aouad, directeur général d’Isocel Telecom, un des principaux FAI du Bénin. Une époque révolue.
En 2011, les revenus de sa compagnie ont augmenté de 100 % pour atteindre 3 millions d’euros. Un chiffre d’affaires qui sera encore largement dépassé cette année. D’ici à quelques mois, Isocel couvrira 50 % du pays, contre environ 10 % auparavant. Une extension financée en partie via un prêt de 1 milliard de F CFA (1,5 million d’euros) attribué par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). À la clé, la compagnie peut espérer voir son nombre de clients exploser pour passer de 5 000 (soit environ 10 % du marché actuel) à plus de 40 000 abonnés.
Pas mal pour un autodidacte en matière de télécoms qui n’en connaissait pas long sur le sujet il y a encore une dizaine d’années. C’est en distribuant des cartes de téléphone et des terminaux qu’il a fait ses premiers pas dans le secteur. Touche-à-tout, il avait auparavant exercé ses talents dans de nombreux domaines, du textile à la restauration, en passant par l’industrie cinématographique au sein de Carolco Pictures Inc., la société qui a produit, entre autres, Basic Instinct. Mais au sein d’Isocel, Robert Aouad, 46 ans, joue sans conteste son meilleur rôle.
Valeur ajoutée
Conscient de l’importance des services aux entreprises, l’homme d’affaires libanais a interconnecté il y a quelques mois son réseau avec Amsterdam. « Ainsi, j’offre une réelle valeur ajoutée pour les compagnies européennes qui possèdent une filiale en Afrique. D’ailleurs, un certain nombre de grands opérateurs font appel à moi pour le compte de leurs clients », explique-t-il.
Autre projet prometteur pour ses affaires : l’installation fin 2012 du premier data center du Bénin. « Une infrastructure qui sera capable de stocker des données pour le compte du gouvernement, des banques, de fournisseurs de contenus locaux ou internationaux. Son impact sera régional », s’enthousiasme Robert Aouad. Avec cet investissement – dont le coût approche 1,5 million d’euros -, Isocel entend devenir un acteur central de l’internet dans la sous-région. De là à susciter la convoitise de certains gros concurrents, il n’y a qu’un pas.
Par Jeuneafrique.com :
Date: 08/02/2012