Note: Article écrit Stéphane Mandard, par Le journal français Le Monde sur ma participation à une rencontre internationale en France sur le numérique pour le développement, en 2001

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Ken Lohento – Le Web pour faire entendre la voix de l’Afrique :

« EN AFRIQUE, nous avons plein de réseaux citoyens, mais ils ne sont pas encore numériques !, ironise Ken Lohento. Ils se développent au rythme d’Internet. » C’est-à-dire très lentement. A Bordeaux, Ken Lohento sera le seul représentant du continent noir. Et il le regrette. « C’est dommage que les organisateurs n’aient pas eu les moyens financiers de faire venir des Africains. » Lui n’a eu qu’à se payer un billet de train depuis Paris, où il a commencé, en septembre, une maîtrise de documentaliste multimédia.

Quand il n’étudie pas, ce jeune homme de vingt-huit ans préside Oridev.org, une organisation non gouvernementale béninoise qu’il a créée en 1998, et tente de promouvoir l’usage d’Internet dans un pays où moins de 1% de la population est connectée. « Les technologies de l’information et de la communication sont une chance pour le développement des Etats africains. »

EMPÊCHER « LE FOSSÉ AVEC LE NORD DE SE CREUSER »

Cette conviction, il se l’est forgée il y a quatre ans, en réalisant un mémoire – qu’il remet régulièrement à jour sur son site iafric.net/benin – autour des usages du Réseau au Bénin. Et il l’étaye à travers des activités de consultant, notamment dans le cadre du projet « Réseaux de communication pour le développement humain et durable » initié par le Programme des Nations unies pour le développement. Sur le terrain, le militant développe des cyber-centres, parce qu’ « en Afrique, il faut privilégier les accès collectifs à Internet ». Son ONG sert de « cellule informatique » aux associations, jeunes et étudiants qui viennent s’initier aux rudiments de la bureautique ou de la navigation sur la Toile mais Ken Lohento ne se fait pas d’illusions. « Ce n’est pas avec les nouvelles technologies que le sida va disparaître ou que les populations vont devenir alphabètes.»

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Source: LeMonde.fr

Date: publié par Le Monde le 08 novembre 2001