Au Bénin comme dans les autres pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, la deuxième édition de la Semaine de l’inclusion financière organisée par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) se conjugue désormais au passé. Cette édition qui a pris fin samedi dernier, a été non seulement une occasion pour les institutions financières de présenter au public leurs produits, mais également pour les responsables des systèmes financiers décentralisés de la sous-région en général et du Bénin en particulier, d’expliquer la stratégie globale de l’inclusion financière.
Les enjeux de la digitalisation des paiements pour le secteur financier et les Etats membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), les risques liés à l’utilisation des nouvelles technologies financières, ainsi que les mesures à mettre en œuvre pour protéger les consommateurs des services financiers. Ce sont là autant d’informations qui sont fournies au cours de la deuxième édition de la Semaine de l’inclusion financière organisée par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) du 18 au 23 novembre dernier. Il s’agit d’une semaine qui a permis aux parties prenantes d’échanger sur « la digitalisation au service de l’inclusion financière : enjeux pour le secteur financier et les Etats membres de l’Uemoa».
Selon les statistiques de la Bceao, le taux d’inclusion financière dans l’Uemoa est ressorti à 57,1 % à fin 2018, contre 47,0 % en 2016, soit une augmentation sur deux années, de plus de dix points de pourcentage. Et c’est dans la logique de maintenir cette progression que la Bceao n’a pas voulu s’arrêter à la première édition de la Semaine de l’inclusion financière. Au programme du salon de l’inclusion financière qui a été organsé au Bénin comme dans les autres pays de l’union, il y avait des expositions d’innovations technologiques des structures financières, des offres de services financiers (des ouvertures de comptes, épargne, etc.), des possibilités de partenariats avec les investisseurs….
L’éducation financière et la protection des consommateurs étaient également au menu de cette deuxième édition. Cette session de sensibilisation des populations à l’éducation financière et la protection des consommateurs, a été une occasion pour expliquer au public, les risques inhérents à l’utilisation des technologies financières et les défis majeurs liés à la protection des clients, au regard du développement des nouvelles technologies.
La stratégie globale de l’inclusion financière
Le directeur général de l’Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés (Anssfd), Louis Biao, en sa qualité de président du Comité national de suivi de mise en œuvre (Cnsmo) de la stratégie régionale d’inclusion financière au sein de l’espace Uemoa, a saisi l’occasion pour expliquer les enjeux de la digitalisation au service de l’inclusion financière. Au cours d’une séance d’échanges avec la presse, il a présenté les innovations en matière de services financiers.
Louis Biao a exposé les avancées de la digitalisation des services financiers au Bénin et dans l’espace communautaire. Il faut retenir, selon lui, que les services financiers numériques peuvent faciliter la vie aux consommateurs en leur permettant d’effectuer localement des transactions portant sur de petits montants, et de mieux gérer leurs dépenses et leurs revenus. La digitalisation favorise aussi l’accessibilité via la facilitation de l’usage même pour les analphabètes en adaptant les produits aux besoins spécifiques des clients. Dans ce sens, il informe que les banques et les Systèmes financiers décentralisés (Sfd) développent de plus en plus des applications mobiles pour simplifier les opérations et faciliter leurs relations avec les clients.
La séance sur les innovations en matière de services financiers a permis d’avoir une idée sur les perspectives induites par les Fintech qui ont partagé leurs expériences par rapport aux évolutions qu’entraînent les nouvelles technologies dans l’offre de services financiers.
L’objectif global de la Stratégie régionale d’inclusion financière, selon Louis Biao, est d’assurer, sur un horizon de cinq ans, l’accès et l’utilisation d’une gamme diversifiée de produits et services financiers adaptés et à coûts abordables à 75 %
de la population adulte de l’Uemoa. Mais il a précisé qu’il faut mettre un accent particulier sur les populations rurales, les femmes et les jeunes, ainsi que les Petites et moyennes entreprises (Pme) et les personnes à faible éducation financière.
Auteur : Bruno SEWADE ; Source : La Nation Benin
Date de publication : 28 novembre 2019