Modèle d’affaires et facteurs de succès des start-up numériques agricoles

Auteurs: Ken Lohento et Motunrayo Sotannde (Rapport de fin de MBA, Strathclyde Business School, UK, 2019)

Cette étude phénoménologique interprétative porte sur de jeunes entrepreneurs fondateurs de start-up proposant des services numériques aux acteurs du secteur agroalimentaire en Afrique de l’Ouest. Ils sont dans la tranche d’âge définissant la jeunesse selon la définition de l’Union africaine (15 – 35 ans). Nous avons mené cette étude pour comprendre les modèles d’affaires adoptés par les start-up, déterminer comment leur modèle d’affaires et les changements apportés ont favorisé leur réussite et analyser d’autres facteurs susceptibles de concourir à leur réussite. Nous espérons que notre étude contribuera à enrichir le corpus de connaissances encore mince sur cette branche d’activité naissante en Afrique de l’Ouest.

Les dirigeants de 12 start-up (dont les noms ont été modifiés dans le rapport) ont été sélectionnés selon une technique d’échantillonnage dirigé, non probabiliste, parmi les finalistes et les lauréats de concours internationaux. Nous les avons interrogés lors d’entretiens semi-structurés. Les données qualitatives recueillies ont été retranscrites, classées et analysées. Les start-up à l’étude proposent des services aux acteurs de la chaîne de valeur agroalimentaire et aux consommateurs de produits agroalimentaires par l’intermédiaire de téléphones mobiles, de drones, de plateformes de commerce en ligne, etc. Elles suivent des modèles différents, qui incluent des approches B2B (Business-to-Business, produits et services pour entreprises) et B2C (Business- to-Customer, produits et services pour particuliers). Vu leur jeunesse, bon nombre d’entre elles luttent encore pour réussir, tant pour proposer des services efficaces que pour atteindre l’objectif de rentabilité visé à terme. Il ressort de cette étude que la réussite dépend très largement de la constitution de gammes diversifiées et de packages de services et de l’intégration de services agricoles numériques et non numériques. Pour générer des recettes, il vaut mieux tabler sur les entreprises et les organisations d’appui que sur les agriculteurs eux-mêmes. Les créateurs de start-up devraient donc cibler les autres acteurs de la chaîne de valeur plutôt que les agriculteurs seuls. Les facteurs déterminant la réussite comprennent notamment : les solutions digitales adaptées, le financement, les partenariats clés, une bonne équipe et une bonne gestion du personnel, les compétences en gestion, la conception des modèles d’affaires efficaces, l’environnement politique et commercial et l’adoption sociale des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Le rapport se termine par une série de recommandations : promouvoir des modèles; faciliter l’accès au financement ; proposer au personnel des start-up des moyens d’acquérir de bonnes compétences en gestion de services numériques agricoles (dans les cursus universitaires et les incubateurs et accélérateurs); promouvoir un environnement favorable (notamment instaurer une exonération fiscale au démarrage pour les start- up); concevoir des modèles d’affaires efficaces tirant profit des services axés sur les données; améliorer les infrastructures numériques et accélérer la digitalisation de l’agriculture. La collaboration régionale est un aspect important de ces stratégies.

Rapport publié par le CTA. Télécharger le document en version PDF ici (Site CGIAR)

Date de publication: 2019

Leave a reply:

Your email address will not be published.

Solve : *
22 + 3 =


Site Footer