Après trois jours de coupure en fourniture internet, la situation est revenue à la normale depuis hier. Mais avant, une descente dans les cybers café et les administrations à fort taux de consommation, a permis de se rendre à l’évidence que les désagréments causés sont immenses.
72 heures durant, les cybercafés et l’administration béninoise ont été coupés du reste du monde. Une situation due au dysfonctionnement dans la fourniture en internet. Une descente dans quelques cybercafés de Cotonou a permis de se rendre compte des dégâts occasionnés par la rupture de la connexion au réseau internet. Au quartier Zongo à Cotonou par exemple, le gérant de “Ultra rapide Cyber”, Oscar Kponon, a vu son chiffre d’affaires journalier baisser considérablement depuis que la panne s’est produite. Avant la coupure, a-t-il souligné, sa recette était d’environ 25 000, voire 30 000 FCfa. Mais entre le 14 et le 16 février, ses revenus n’ont guère dépassé 5 000 FCfa. Somme que lui procurent en temps normal d’autres services offerts par sa structure, telles les photocopies, les ventes d’enveloppes et autres articles. Face à cet état de chose, son indignation est grande et les mots pour l’exprimer sont très acerbes. D’un cybercafé à un autre, le sentiment de ras-le-bol teinte les réactions. La situation est moins préoccupante à “Magnificat Cyber” au quartier Jack à Akpakpa. La connexion y est, mais à un débit très faible. Du côté des administrations, les agents déplorent la fréquence du problème. Au Centre culturel chinois (Ccc), la désolation est à son comble et se lit sur presque tous les visages. Le chargé de communication et de programmation, Maurice Gounti, est bloqué dans l’exécution de son planning, ce mercredi 15 février 2012 toute la journée durant. Du coup, les tâches programmées pour être exécutées n’ont pu l’être. Il s’agit des rapports d’activités qui doivent être acheminés vers la Chine via le net et d’autres qui doivent en provenir. En somme, il a qualifié la situation d’extrêmement grave, surtout au 21ème siècle et dans un pays qui se veut émergent. A la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib), les opérateurs économiques rencontrés évaluent à des centaines de millions Fcfa, le manque à gagner en 48 heures de rupture de la fourniture en internet. Ils craignent le pire et s’inquiètent surtout des conséquences que cela pourrait avoir sur les relations avec leurs partenaires. Philippe Avahouin, président de la Jeune chambre internationale (Jci) Prestige-Bénin risque selon ses dires, de ne pas voir le chronogramme de ses activités respecté, car la plupart des messages sont envoyés aux membres par le net. Habitué à gérer de pareilles situations, grâce au téléphone portable, il a dû refaire la même chose, mais pour des résultats insignifiants. Ces désagréments récurents laissent plus d’un sceptique face aux défis numériques du pays. Il va falloir se pencher sur le problème, et éviter de bricoler les installations.
Source/Auteur : Serge Adanlao (Stag)/ Quotidien Le Matinal